Créateur : Bach (1911 à l'Eldorado) - Paroles : Léognan - Musique : Victor Soulaire - Éditeur : Pêle-Mêle, Paris (1911)
Clara, la fille d’une cantinière
Aimait Célestin, le sergent fourrier
Mais sa maman qui s’méfiait d’la bergère
L’enfermait à clef sans pitié !
Chaque jour, en passant
J’voyais la pauvre enfant
Elle avait l’cœur bien gros
Et poussait des sanglots
Et l’air moqueur
Tout l’régiment chantait en chœur :
{Refrain :}
L’amour, Clara
C’est comme le coryza
Quand on l’tient, c’est pas d’veine
On pleure comme une fontaine !
L’amour, Clara
C’est comme le coryza
On s’gratte où ça vous cuit
Et l’on mouille jour et nuit
Mais un jour, malgré la porte fermée
Croch'tant la serrure, le beau Célestin
Enl'va héroïqu'ment sa bien aimée
Comme dans les romans d’Montépin !
Ils prirent un taxi
Je n’sais pas c’qu’il lui fit
Mais elle criait : – Brutal
Va doucement, tu m’fais mal !
L’chauffeur paillard
S’mit à chanter d’un air gogu'nard :
{Refrain :}
L’amour, Clara
C’est comme le coryza
Faut s’enduire les narines
Avec un peu d’vaseline
L’amour, Clara
C’est comme le coryza
Pour pas souffrir longtemps
Y a qu’à s’moucher souvent !
Dans une chambre d’hôtel, ils s’en allèrent
Et comme d’ailleurs c’était à prévoir
À force de s’aimer, ils récoltèrent
Elle eut un pantin dans l’tiroir
Et fier de son bedon
Clara, l’orgueil au front
S’baladait l’jour entier
Dans la cour du quartier
Et l’air narquois
Les troupiers chantaient à pleine voix :
{Refrain :}
L’amour, Clara
C’est comme le coryza
Aussitôt qu’ça vous pique
On d’vient comme une barrique
L’amour, Clara
C’est comme le coryza
Ça sort, bon gré, mal gré
Du côté qu’c’est rentré !